L'eau, une ressource précieuse à préserver
Max vous aide à limiter votre consommation d'eau indirecte, avec des gestes écologiques et citoyens.
Poétiques et utiles, Stéphane vous explique comment réaliser des Bouldépines, faghuttes et autres hérissons pour protéger la biodiversité.
Éleveur à la retraite, j’ai gardé quelques brebis et poursuivi mon travail de reconquête des anciennes prairies gagnées par les broussailles et de nettoyage des sous-bois voisins. Je ne sais pas si ça parlera à grand monde mais, des fois - on ne sait pas - ça peut donner des idées.
Chez nous, dans les Pyrénées audoises, nous trouvons pas mal de prairies abandonnées à la lisière des forêts – ce que nous appelons le Saltus – embroussaillées par des ronces, des épines noires (prunelliers) et des genévriers. Afin que mes brebis puissent en profiter à nouveau, je débroussaille souvent à la main (avec un gros sécateur et de bons gants), quelque fois avec l’Orec (débroussailleur à roue auto tracté) et je réalise des « bouldépines » avec les buissons coupés, bouldépines qui deviennent de plus en plus grosses jusqu’à devenir aussi hautes que moi.
L’avantage de ces boules est qu’il me suffit de les pousser un peu plus loin (car elles roulent), là où je travaille, pour continuer de les étoffer d‘épineux et de ronces. Travail lent mais satisfaisant car le résultat est un nettoyage rigoureux des parcelles et esthétique en formant un objet de land-art assez sympa.
Sur l'image de couverture de l'article, vous me voyez en train de garnir une bouldépine sur une parcelle qui était couverte de prunelliers et où bientôt l’herbe réapparaîtra. Sur la photo ci-contre, la même bouldépine sous la neige quelques temps après.
Lorsque les prairies deviennent des bois, je procède à une éclaircie des arbres en souffrance ou trop proches les uns des autres en privilégiant porte-graines et jeunes arbres prometteurs afin que là aussi l’herbe réapparaisse au bénéfice de mes brebis. Avec les branches coupées, les bois morts couchés, je forme des « faghuttes » (contraction de fagot et hutte) où les petits animaux peuvent venir s’abriter, les oiseaux faire leurs nids, les insectes xylophages continuer de faire leur travail.
Ci-dessous une jeune faghutte de cet automne et deux autres vieilles d’une bonne année.
Là aussi le côté esthétique des faghuttes est intéressant. Elles balisent mes parcours et m’incitent à les enrichir, les étoffer. Quand je passe l’Orec sur ces parcelles pour broyer les refus, je ne rencontre plus que quelques branches oubliées ou qui viennent de tomber.
Une autre façon d’utiliser les branches coupées encore en feuilles, c’est de les planter dans ce qui peut être au départ une sorte de bouldépine pour constituer ce que j’appelle un hérisson de branches au début de l’automne. Il suffit en effet de planter ces jeunes branches dans le hérisson de telle sorte qu’elles ne touchent pas terre et soient accessibles aux animaux (donc pas trop haut). Cela fait office de distributeur de feuilles sans trop de gâchis. Le frêne, très appétant de surcroît, se prête particulièrement à cet exercice mais on peut insérer des branches de chêne, d’érable, de noisetier…. dans les interstices parce ces branches sont souvent moins droites et plus difficiles à enfoncer dans le hérisson. Là encore, le résultat final peur se révéler esthétique.
Ci-dessous un jeune hérisson de l’automne et un vieil hérisson des temps anciens
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Accueil Paysan est un réseau associatif, les adhérent·es se mobilisent pour écrire les articles de la rubrique actus. Ainsi, cet article a été rédigé par...
Stéphane Warot, adhérent de La Folie des Faourès à Quirbajou, dans l'Aude.