L'accueil social à la ferme et en milieu rural

Les types d'accueils

Tous les accueils ne rentrent pas dans le même cadre réglementaire ; certains nécessitent des agréments institutionnels (accueillant familial, assistant familial, lieu de vie et d’accueil...), d’autres émanent de conventions portées par les réseaux Accueil Paysan et CIVAM ou par les accueillant·es eux-mêmes.
 

• Accueil sans hébergement de petits groupes encadrés (exemple : 2 éducateur·rices et 4 enfants).
• Accueil d’urgence : accueil de dernière minute, transitoire.
• Accueil de rupture : de quelques jours à deux ou trois semaines – éloignement temporaire du cadre de vie quotidien
• Accueil relais/ relais d’aidant : de quelques jours à deux ou trois semaines – permettre à une famille ou famille d’accueil à l’année de prendre des congés.
• Accueil de vacances : de quelques jours à deux ou trois semaines – accompagner des personnes et des familles durant un temps de vacances pour travailler sur leur autonomie, les relations familiales, etc*.
• Accueil de long terme : accompagnement continu et quotidien de plusieurs mois à plusieurs années (un agrément ou une autorisation type Lieu de vie et d’accueil est nécessaire dans ce cas).

Pour ce qui est des partenariats, des partenariats nationaux ont été mis en place, cependant la plupart des accueils se réalise dans le cadre de partenariats locaux. Les objectifs des séjours se fixent en lien avec l’organisme prescripteur en fonction des projets individualisés des personnes accueillies. La dynamique partenariale est donc un préalable à toutes nos pratiques d’accueil pour construire des séjours divers, adaptés à des publics divers.

Les types de publics

Les publics que nous accueillons dépendent de politiques publiques et d’institutions différentes : enfants et jeunes jusque 21 ans (Aide sociale à l’enfance, protection judiciaire de la jeunesse) ; personnes âgées (+ 60 ans) ; personnes en situation de handicap (mental, moteur) ; personnes victimes de violence (notamment des femmes), adultes ayant vécu à la rue, etc.
 

L'association entre le type d'accueil et le public se fait en fonction :

• de l’âge
• de la structure habituelle de prise en charge de la personne
• des capacités d’accueil et du statut des accueillant·es
• du cadre juridique établi nationalement
• et bien entendu des objectifs

Quel accompagnement pour les personnes accueillies ?
Derrière des types de publics et des types d’accueil, ce sont des objectifs de séjours différents auxquels répondent les accueillant·es, et qui donnent plusieurs visages à l’accueil. Quelques illustrations : 

• Accueillir une personne âgée à l’année. Les objectifs sont de proposer une alternative à la maison de retraite, rester dans un environnement rural connu, poursuivre des activités appréciées (promenades, entretiens des fleurs...) 
• Accueillir un·e jeune mineur·e en lien avec une structure sociale (ASE ou PJJ). Les objectifs sont de poser des règles, souvent induites par le rythme de vie : nourrir les animaux, différentes activités en fonction des saisons… responsabiliser, observer et découvrir un métier.  
• Accueillir une personne en grande précarité. Les objectifs sont le repos, l’hygiène du corps, retrouver une alimentation saine et procurant du plaisir, rompre l’isolement, etc. 
   

Les bénéfices pour les accueilli·es

Formulés tant par les accueillis que par les représentants d’institutions, les mêmes retours sont faits pour évoquer les vertus de l'accueil à la ferme et à la campagne :

• Un lieu de vie privilégié propice à l'expérimentation et à la découverte, mais aussi à l'écoute, au contact et à l'éveil par des activités en lien avec la nature et le vivant. Autant d’aspects qui permettent de retrouver estime et confiance en soi. 
• La vie paysanne permet de faire découvrir divers savoir-faire : selon les saisons, l’emploi du temps et les tâches changent. 
• Le territoire rural favorise les liens sociaux : famille, associés, voisins… ce qui démultiplie les occasions de rencontres. 
• La campagne propose un rythme et des conditions de vie différents de la ville, souvent plus simples et moins stressant. Cette vie peut aussi permettre de renouer avec un milieu familier ou réveiller des souvenirs, des sensations. 
• Un environnement qui permet de renouer avec un rythme plus respectueux des besoins vitaux, notamment le repos et l'alimentation.
• Tout en favorisant le bien être, le rythme est assez structurant puisqu’il est souvent lié aux activités du lieu. Ce sont les activités qui dictent les règles de base et pas forcément l’éducateur, ce qui peut faciliter l’échange

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Le contact avec le monde végétal et animal apparaît comme un prétexte à l’apprentissage et un vecteur privilégié vers un mieux être de la personne accueillie. Il permet de jouer un rôle de stimulations physiques, sensorielles et psychologiques et de tenir une fonction de socialisation et d’équilibre dans leur comportement contribuant à retrouver peu à peu un sens à ce que la personne peut vivre.

Les bénéfices pour les accueillant·es

Si les avantages de l'accueil social en milieu rural semblent évidents et nécessairs pour les accueillis, ce type d'accueil est aussi très bénéfique pour les paysan·nes-accueillant·es, et au délà, pour le dynamisme, la solidarité et le partage des territoires ruraux. Les bénéfices les plus souvent évoqués  sont les suivants :

• La vie rural, et bien plus encore les métiers de l'agriculture peuvent créer l'isolement. L'accueil social apparait alors comme une ouverture vers l'autre et vers le monde, permettant de se confronter à d'autres univers, d'autres philosophies de vie, d'autres cultures.
• C'est un échange qui permet de s'enrichir mais aussi de partager, transmettre et faire vivre les traditions, l'art de vivre et les savoir-faire qui constituent la culture paysanne.
• L'accueil constitue aussi un engagement. On estime que le monde agricole n’est pas « à côté » de la société, et qu’au contraire, les agriculteurs doivent se sentir concernés par les mouvements sociaux qui la traversent. Avec l’accueil social, les agriculteurs témoignent d’un modèle agricole ouvert et soucieux de ses contemporains. 
• L'accueil social est donc aussi un engagement politique qui permet de mettre à l'oeuvre, à son échelle, une volonté de transformation des rapports sociaux
• L’accueil en milieu rural conduit souvent à modifier son regard sur l’agriculture et ses pratiques agricoles, ce qui contribue à long terme au développement de systèmes de production économes et autonomes, extrêmement bénéfiques pour les territoires ruraux, mais aussi l'ensemble de la société.